DE HENRI III. [i584]                         --77
tous avec leurs hoquetons de livrée ordinaires, mais vêtus de pourpoints, chausses, bonnets et chapeaux noirs, et leurs halebardes crêpées de noir. Il étoit suivi de la Reine sa femme, seule en un carosse couvert de tanné, et elle aussi vêtue de tan; aprés lequel sui-voient huit coches pleins de dames vêtues,de nQÛ", à. leur ordinaire.
Le lundy 2 5, le corps fut apporté en l'eglise dé-Notre-Dame; et le Roy, vêtu de violet, demeura à vi­sage découvert quatre ou cinq heures en la fenêtre d'une maison devant l'Hôtel-Dieu, à voir passer la pompe funèbre. Il étoit accompagné du duc de Guise, qu'on remarqua triste [et mélancolique, plus de dis­cours, comme on croyoit, dont il entretenoit ses pen­sées, que d'autre chose;] des seigneurs de Lyancourt son premier ecuyer, et de Villeroy son secretaire d^tat.
Le mardy 26, il vit encor passer la pompe funèbre en une maison de la rSaint-Denys; et parce que le jour precedent il avoit trouvé indécent que l'effigie du deffunt fût accompagnée de La Ferté Imbaud, d'Avrilly. ct de La Rochepot, gentilshommes sans le collier de l'ordre, n'y ayant que La Chastre, qui faisoit le qua­triéme, qui en eût un, comme étant ancien chevalier; le soir du lundy, le Roy les envoya querir.tous trois, et leur donna à chacun un collier de l'ordre, qu'ils por­terent le lendemain sur leur robe de deuil, assistans ladite effigie. Messire Renaud de Beaune, archevêque de Bourges, fit l'oraison funèbre, et ne fit en sa vie si mal. Et parce qu'en la prononçant il mettoit sou­vent la main à sa barbe, comme un homme déconte­nancé, on sema le distique suivant de lui :